11.3 Calcul des planchers-plafonds de cotisation

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Pour de nombreuses cotisations sociales, la base de cotisation est encadrée par des planchers et plafonds, calculées en appliquant des coefficients multiplicateurs définis dans la Fiche de la cotisation sur le plafond mensuel de la Sécurité sociale défini par la constante générale BASESS.

Les planchers et plafonds mensuels peuvent être proratisés, notamment en cas d'entrée-sortie du salarié en cours de mois ou pour tenir compte de certaines absences (celles n'ayant pas du tout été rémunérées), mais aussi pour les salariés à temps partiel ou multi-employeurs :

Implémentation des règles de calcul du plafond dans LDPaye

Il existe 4 règles de calcul du plafond :

  1. Possibilité de forcer un prorata particulier
    Une ancienne règle, utilisée antérieurement à 2018, basée sur les deux cumuls PLAFPR et PLAFDI, fonctionne toujours, par souci de compatibilité. Mais elle ne devrait normalement plus être utilisée. Elle fait référence en effet à des trentièmes alors que la nouvelle réglementation (depuis 2018) fait appel au nombre de jours calendaires du mois.
    Cette règle 1 se décompose ainsi :

1.1 - S'il existe pour le salarié un élément variable faisant référence à une rubrique dont le code calcul est [25] Forcer prorata plafond SS, LDPaye applique un prorata en fonction du nombre et du taux fournis sur cet élément variable, sachant que si le taux n'est pas renseigné, il est pris égal au nombre de jours calendaires du mois :

Plafond du mois = Constante générale BASESS * Nombre / Taux.

1.2 - Si la règle 1.1 ne s'applique pas et si les deux cumuls PLAFPR et PLAFDI ont une valeur non nulle, le plafond est calculé ainsi :

Plafond du mois = Constante générale BASESS * Cumul PLAFPR / Cumul PLAFDI.

Cas particulier : si la valeur du plafond calculée de part cette règle est inférieure à la valeur 2, le plafond du mois est ramené à zéro.

  1. Cas des salariés multi-employeurs. Cette règle s’applique dès lors que le Pourcentage partage plafond est renseigné sur l’onglet Bulletin de la situation d’un salarié, ou que la constante salarié CAL%ME à une valeur non nulle. Cette règle est détaillée ci-après.
  2. Cas des salariés à temps partiel. Cette règle s'applique si le salarié à un Code modalité d'exercice du temps de travail égal à 20-temps partiel (onglet Emploi de la Fiche situation). Le prorata est calculé ainsi :

 Taux temps partiel = [(DTCS * NBJP / NBJM) + NBHC ] / (DTCE * NBJP / NBJM)

  1. Période payée. Cette règle tient compte des dates d'entrée et/ou sortie dans le mois et de certaines absences non rémunérées.
    Les absences non rémunérées entraînant une réduction du plafond sont celles saisies au travers d'une rubrique pour laquelle vous avez renseigné, à l'invite Réduction du plafond SS au bas de l'onglet Calcul de la fiche rubrique, la valeur Oui, Jours d'absence non rémunérés (dates sur élément variable). Cette valeur ne peut être indiquée que pour des rubriques « datées », rubrique pour lesquelles la présence de dates début et fin seront obligatoires en saisie de l'élément variable.
    Exemple : salarié entré le 05/01/202022, on calcule 27 / 31ème de plafond. Si de plus, ce salarié a pris 5 jours de congés sans solde (absence saisie du 15 au 19/01/2022), on calcule (27 - 5) = 22 / 31ème de plafond.

Remarque : pour le décompte des jours d'absence non rémunérés, on tient compte de toutes les périodes d'absence saisies et non pas seulement de celles se recoupant avec la période payée. Mais avec toutefois quelques limitations, pour limiter le risque d'erreur en saisie :

Combinaison de ces règles

Remarque : les possibilités de régularisation de plafond, rendues possibles par le mécanisme de régularisations des cotisations, viennent s'ajouter aux règles décrites ci-dessus. Mais elles n'interfèrent pas avec elles : lorsqu'on demande à régulariser un plafond, la valeur demandée en régularisation vient s'ajouter au plafond calculé antérieurement (si la régularisation de plafond est demandée au titre d'un mois antérieur) ou au plafond calculé par les règles décrites ci-dessus. Mais la valeur demandée en régularisation n'est jamais elle-même proratisée.

Autres considérations relatives aux calculs de plafond

Règle de proratisation forcée

Dans le plan de paye standard proposé par LDPaye, cette règle 1 est implémentée au travers de la rubrique 5950, ayant un code calcul [25] Forcer prorata plafond SS. Pour forcer le plafond mensuel d'un salarié, il suffit donc de saisir un élément variable pour celui-ci et pour cette rubrique 5950 avec :

Mise à jour automatique des cumuls PLSSMS et PLSSAN

Les cumuls PLSSMS et PLSSAN qui apparaissent bien souvent en pied de bulletin sont mis à jour « en dur » par le programme de calcul des bulletins, lors du calcul de la première cotisation ayant un coefficient plancher ou plafond (en règle générale, c'est la cotisation 6020-Vieillesse plafonnée).
Ils donnent donc le plafond exact du mois, tenant compte de toutes les règles de prorata décrites sur cette page.

Commentaire explicatif en visualisation de bulletin

Pour faciliter la compréhension des calculs effectués pour déterminer le plafond de la Sécurité sociale, LDPaye ajoute automatiquement une à trois lignes de commentaires sur la première cotisation ayant un plancher ou un plafond (en principe, la cotisation 6020-Vieillesse plafonnée) dès lors qu'un prorata a été appliqué sur le plafond. Ce commentaire peut prendre les formes suivantes (les exemples ci-dessous tiennent compte d'un plafond SS à 3428, valeur applicable en 2022) :

Ces commentaires n'apparaissent qu'en visualisation de bulletin, jamais en impression.

Incidence sur les codes calcul rubrique effectuant des proratas

Dans LDPaye, il existe 3 codes calcul rubrique relatifs aux proratas :

Les calculs effectués par les rubriques faisant appel à ces codes sont réalisés avec les mêmes règles que celles utilisées pour les planchers et plafonds de cotisation :

Cas des salariés multi-employeurs

Remarque préliminaire importante : depuis l'avènement de la DSN, il est déconseillé d'utiliser la méthode de proratisation multi-employeur, même si cette méthode de proratisation du plafond au prorata de bruts perçus dans chaque entreprise est toujours décrite dans les dictionnaires de paye. En effet, l'AGIRC-ARRCO ne sait pas dans ce cas reconstituer les calculs de plafond effectués par l'entreprise et cela débouche souvent sur des litiges.

Ce point avait été décrit en détail dans notre note d'actualité Salariés multi-employeurs et partage du plafond Sécurité sociale publiée en novembre 2016.

Il est donc préférable d'utiliser la méthode de proratisation au temps partiel chaque fois que cela est possible, plutôt que la proratisation multi-employeurs.


Pour appliquer la méthode de proratisation multi-employeurs, il existe dans la situation de chaque salarié, sur l’onglet Bulletin, une zone intitulée Pourcentage partage plafond. Si vous renseignez cette zone pour un salarié, le pourcentage indiqué va s’appliquer sur le montant du plafond sécurité sociale chaque mois, et s’appliquera à toutes les cotisations pour lesquelles des calculs de planchers et/ou plafond s’appliquent. C'est la règle 2 mentionnée plus haut.

Mais il est possible d'aller plus loin, en automatisant le calcul de pourcentage de partage du plafond Sécurité sociale pour ces salariés multi-employeurs. On dispose en fait de trois modes de fonctionnement possibles pour ce pourcentage de partage du plafond SS :

Le premier mode décrit ci-dessus est le plus simple ; pour le mettre en œuvre, il suffit de renseigner le pourcentage voulu dans la situation du salarié, sur l’onglet Bulletin, à l’invite Pourcentage partage plafond.

Dans le cas d'un calcul automatique, le système procède par comparaison entre le salaire brut annuel perçu dans la société, et le cumul des salaires bruts perçus dans d'autres sociétés. Ce pourcentage, une fois calculé, est mémorisé dans la fiche salarié, et s'applique ensuite sur tous les plafonds et planchers de cotisations, en cumul annuel.

Le mode de fonctionnement pour ce pourcentage de partage plafond est déterminé salarié par salarié, en fonction de la constante salarié CAL%ME.

Cette constante salarié peut prendre 3 valeurs :

Pour fonctionner avec un plafond annuel (CAL%ME = 1 ou 2), il faut disposer des éléments suivants :

Pour automatiser le calcul du pourcentage de partage plafond (CAL%ME = 2), et en plus des éléments cités ci-dessus, il est nécessaire de disposer de :

Neutralisation du plafond TA

Dans certains cas de figure, il peut s’avérer nécessaire, pour un salarié donné, de neutraliser complètement le plafond de la tranche A, de telle sorte que le salarié cotise immédiatement en Tranche B dès le premier euro.

Cela est le cas par exemple si ce salarié touche une autre rémunération par ailleurs, et que le plafond Tranche A est entièrement absorbé ailleurs. Normalement, quand un salarié perçoit des rémunérations dans plusieurs sociétés, le plafond est réparti entre les différentes sociétés au prorata des bruts perçus. Mais parfois, le plafond est absorbé dans une société « principale », et de ce fait, dans les autres sociétés, il ne faut plus décompter de tranche A.

Remarque préliminaire : on parle ici de plafond Tranche A, mais cela vaut aussi pour les cotisations Tranche 1, sachant que les cotisations retraites RUAA, c'est cette dénomination T1 T2 qui prévaut, alors que pour les cotisations Prévoyance, on parle le plus souvent de TA TB TC.

Pour réaliser cela, il faut créer une rubrique spécifique (c'est la rubrique 5955 dans le plan de paye standard LDZ) qui alimente un cumul qui doit impérativement s'appeler PLAFA0 (zéro à la fin), cumul qui doit être remis à zéro tous les mois, avec unité Nombre. C'est la présence de ce cumul avec une valeur non nulle qui provoque la neutralisation du plafond TA dans les calculs de planchers et plafonds de cotisation.

Concrètement, cette neutralisation se fait en forçant, pour toutes les cotisations Tranche A (reconnaissables au fait qu'elles ont un coefficient plancher à zéro et un coefficient plafond à un) un plancher du mois égal au plafond du mois. Et de même, pour toutes les cotisations Tranche B (reconnaissables au fait qu'elles ont un coefficient plancher à 1 et un coefficient plafond à 4 ou 8), on force un plancher du mois égal à zéro. Du coup, les cotisations sur Tranche A disparaissent du bulletin, et les cotisations Tranche B se comportent comme des cotisations Tranche A+Tranche B. Ainsi, si le salarié était en Tranche B antérieurement, tout euro perçu sur le bulletin où la Tranche A est neutralisée est soumis directement en Tranche B.

Remarques

Complément d'information

Quand on neutralise ainsi la tranche A sur un bulletin, bien souvent pour établir un bulletin après le départ du salarié pour verser des indemnités suite à une décision de justice, les cotisations Complément Maladie et Complément Allocations Familiales ne se calculent pas, étant donné qu'il n'y a pas d'heures effectuées et donc pas de montant SMIC de référence. Si on souhaite déclencher ces cotisations, il faut forcer une valeur de SMIC « fictive » non nulle de telle sorte que le brut soumis à ces deux cotisations se trouve supérieur au seuil de déclenchement de ces cotisations qui est calculé par rapport à ce montant SMIC, avec un multiplicateur de 2,5 ou 3,5.
Pour forcer le montant SMIC, lu dans le cumul MTSMIC, le plus simple est de saisir une petite valeur non nulle (par exemple, 0,01) sur la rubrique 5976 prévue à cette fin. Et si cette rubrique 5976 n'existe pas, on peut saisir une valeur 0,01 dans le nombre de l'élément variable automatique déclenché sur la rubrique 5975 (il faut pour cela faire un premier calcul de bulletin en tenant la touche Majuscule enfoncée pour que cet élément automatique soit visible en saisie des éléments variables et puisse donc être complété).

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