Six cumuls différents sont utilisés à minima pour gérer les congés payés, soit deux séries de trois cumuls :
CPMTN1 Base CP Exercice précédent en francs
CPJAN1 Nombre de jours de CP acquis exercice précédent
CPJPN1 Nombre de jours de CP déjà pris exercice précédent
CPMTN0 Base CP Exercice en cours en francs
CPJAN0 Nombre de jours de CP acquis exercice en cours
CPJPN0 Nombre de jours de CP déjà pris exercice en cours
Le cumul CPMTN0 reçoit chaque mois tous les éléments de salaire devant entrer dans la base de calcul des congés payés. Vous pouvez si nécessaire intervenir au niveau des reports de rubriques sur ce cumul, pour ajouter ou retirer certains éléments de salaire dans ce cumul. A la clôture mensuelle du mois de bascule des CP, mois qui est défini dans la fiche Établissement, ce cumul CPMTN0 bascule automatiquement dans le cumul CPMTN1, et repart alors à zéro. Ces deux cumuls sont utilisés lors de la valorisation des CP (voir plus loin).
Le cumul CPJAN0 reçoit chaque mois, par le biais d'une rubrique automatique cachée (elle n'apparait pas sur le bulletin), rubrique 0159 dans la plan de paye standard, le nombre de jours de CP acquis, défini par la constante générale DROICP qui vaut selon le cas 2,5 ou 2,08 selon si l’on raisonne avec 30 ou 25 jours de CP annuels. En cas d’entrée ou de départ en cours de mois pour un salarié, une proratisation au 30ème est faite automatiquement. En revanche, aucune proratisation n’est faite en cas d’absence maladie prolongée (ou toute autre absence). Il vous appartient de modifier éventuellement ce droit acquis au cas par cas.
A la clôture mensuelle du mois de bascule des CP, ce cumul CPJAN0 bascule automatiquement dans le cumul CPJAN1, et repart alors à zéro.
Remarque : le cumul CPJAN1 étant alimenté uniquement par basculement du cumul CPJAN0 lors de la clôture mensuelle du mois de bascule des CP, les jours de CP non pris à la fin d’un exercice CP sont perdus : par défaut, il n’y a pas de report du solde des jours restants de l’exercice N sur l’exercice N+1. Sauf si vous le demandez explicitement, comme expliqué un peu plus loin au paragraphe Gestion des CP de l'exercice N-1.
Le cumul CPJPN1 décompte les jours de CP pris, par le biais des rubriques de prise de congés (rubriques 3082 et 3090 dans le plan de paye standard) ou de solde des congés payés échus lors d'un départ (rubrique 4492).
Attention : il s’agit d’un cumul positif ; il est donc alimenté par une rubrique ayant le sens Gain, et non par une rubrique de type Retenue.
Le cumul CPJPN0 est similaire au cumul CPJPN1, mais décompte les jours de congés pris par anticipation, c’est à dire ceux à décompter sur les droits acquis de l’exercice courant (en règle générale, les congés acquis sur l’exercice N ne peuvent être pris que sur l’exercice N+1). Il est alimenté par les rubriques de prise de congés par anticipation (rubriques 3084 et 3091 dans le plan de paye standard) ou de solde des congés payés en cours lors d'un départ (rubrique 4493).
A la clôture mensuelle du mois de bascule des CP, ce cumul CPJPN0 bascule automatiquement dans le cumul CPJPN1, et repart alors à zéro. En règle générale, ce cumul vaut toujours zéro, puisque l’on ne prend que rarement des jours de CP par anticipation.
Sur le bulletin de paye, on fait figurer, en fonction de ce qui est indiqué dans la fenêtre des paramètres généraux à l'invite Édition des cumuls de congés sur l'onglet Pied de bulletin :
Deux modes sont proposés pour la gestion des CP dans le jeu de rubriques livrés avec le progiciel.
Ce mode doit être utilisé lorsque l’on ne souhaite pas effectuer de calcul automatique en euros pour les jours de CP. Ainsi, on se contente de tenir à jour les nombres de jours de CP acquis et déjà pris. Lorsqu’un salarié prend des jours de CP, cela n’a aucune incidence sur son salaire brut ou net.
Il faut dans ce cas utiliser la rubrique 3082 pour saisir les jours de CP pris (ou 3084 si CP pris par anticipation). Le nombre de jours de CP saisi vient se cumuler dans le nombre de jours de CP pris CPJPN1 (ou CPJPN0 pour les congés pris par anticipation). Parallèlement, on laisse la rubrique 0159 alimenter automatiquement chaque mois le nombre de jours de CP acquis dans CPJAN0. Les cumuls de CP apparaissant en pied de bulletin seront donc justes.
Dans ce mode de fonctionnement, les bases de CP ne sont pas utilisées lors de la prise de jours de CP. Elles peuvent toutefois être exploitées en cas de départ du salarié, pour déterminer la valeur à solder pour les CP. Cela peut se faire soit automatiquement, par le biais des rubriques 4492 et 4493, soit manuellement en saisissant sur une rubrique ad hoc le montant CP à solder. Ce montant peut être calculé en appliquant la formule :
Valeur CP due pour l’exercice i = CPMTNi / CPJANi * (CPJANi – CPJPNi)
Ce mode doit être utilisé dès lors que l’on souhaite une valorisation des jours de CP pris, c’est à dire le paiement de ces jours avec la formule la plus favorable pour le salarié : soit maintien du salaire, soit paiement au 10ème.
Il faut dans ce cas utiliser la rubrique 3081 pour saisir les jours de CP pris (ou 3083 si CP pris par anticipation). Il s’agit d’une rubrique d’absence, qui a pour effet de retenir au salarié chaque jour de CP pris. Ces journées d’absences CP sont valorisées avec un taux journalier théorique (cumul TAUTHE), qui est lui-même calculé par la rubrique cachée 1000, via la formule :
Cumul TAUTHE = Cumul SALTHE / Constante générale HORBAS * Constante générale HORJOU
Le cumul SALTHE doit donc être paramétré de façon à recevoir tous les éléments de salaire habituels, c’est à dire ceux composant le niveau de salaire brut que l’on doit maintenir en cas d’absence CP. Il incorpore bien sûr le salaire de base, mais aussi les primes et autres heures supplémentaires payées régulièrement au salarié.
La saisie d’un élément variable sous le N° de rubrique 3081 (ou 3083 si congés pris par anticipation) déclenche automatiquement, par le mécanisme des rubriques associées, l’arrivée d’un élément variable portant le N° de rubrique 3090 (ou 3091 si congés pris par anticipation). Ces rubriques 3090-3091 prennent en charge le paiement des jours de CP, en appliquant la formule la plus favorable pour le salarié :
Taux journalier CP au 10ème = (CPMTN1 / CPJAN1 ) / 10
ou, pour les congés pris par anticipation, rubrique 3091 :
Taux journalier CP au 10ème = (CPMTN0 / CPJAN0 ) / 10
Ces rubriques 3090-3091 mettent à jour parallèlement le nombre de jours de CP pris, dans les cumul CPJPN1 ou CPJPN0.
Dans la procédure de saisie des éléments variables, il est possible d’effectuer un contrôle des nombre de jours de CP pris, de façon à ce qu’il y ait blocage si le nombre de jours de CP saisi dépasse le nombre de jours de CP restant à prendre par le salarié, et ce exercice par exercice.
Pour activer ce contrôle, il faut cocher l'option Contrôle des CP pris / acquis sur l'onglet Contrôles de la fenêtre des paramètres généraux.
Le jeu de rubriques standard livrés avec le progiciel inclut deux rubriques qui soldent automatiquement les CP en cas de départ. On parle aussi d'indemnité compensatrice de CP. Il s’agit des rubriques 4492 et 4493. Ces deux rubriques ne doivent bien sûr être utilisées que si les six cumuls salariés propres à la gestion des CP définis plus haut sont correctement gérés au fil des mois.
La rubrique 4492 solde les CP de l’exercice précédent, en appliquant la formule
Solde CP exercice précédent = CPMTN1 / CPJAN1 * (CPJAN1 – CPJPN1)
La rubrique 4493 solde les CP de l’exercice courant, en appliquant la formule
Solde CP exercice courant = CPMTN0 / CPJAN0 * (CPJAN0 – CPJPN0)
A savoir : la valorisation de ces soldes de congés payés se fait là-aussi au plus favorable entre le taux journal théorique (qui est dans ce cas reçu dans la colonne Taux de la rubrique utilisée pour payer ce solde) ou le 10ème calculé comme indiqué ci-dessus.
Il est possible de conserver automatiquement les soldes de congés à la fin de l'exercice N-1. Cela se fait via une 3ème série de cumuls CPMTN2-CPJAN2-CPJPN2-CPJRN2 et deux jeux de rubriques :
Si tout cela a été mis en place, ce qui est le cas par défaut dans le plan de paye standard, les congés payés de l'exercice N-1 non pris à fin mai ne sont pas perdus : ils se retrouvent additionnés avec ceux de l'exercice en cours, lors du calcul du premier bulletin de juin. Tout se retrouve dans les cumuls CPJAN1-CPMTN1. Et la valorisation de ces congés sera exacte : si un salarié a un solde de 3 jours de CP à fin mai pour une base acquis de 24000€ correspondant à 25 jours de CP acquis sur l'exercice N-1, qu'il a une base acquise sur le nouvel exercice de 30000€ toujours pour 25 jours de CP, sur le bulletin de juin, il aura 25+3 = 28 jours de CP acquis, avec une base CP de 30000+(24000*3/25) = 32880. La valeur d'un jour de CP au 10ème sur cet exercice N-1 sera donc de 32880 / 28 / 10 = 117,42, une valeur intermédiaire entre celle de l'exercice N-1 avant bascule (24000 / 25 / 10 = 96€) et celle du nouvel exercice avant réintégration des soldes N-1 (30000 / 25 / 10 = 120).
Plusieurs codes calculs rubriques permettent de calculer de façon très simple des provisions pour congés payés, de façon à pouvoir comptabiliser chaque mois, via la procédure d’interface comptable, des provisions qui tiennent compte de l’évolution des cumuls de congés payés de vos salariés. Ces rubriques devront être définies comme étant de type Provision, de façon à ce qu’il y ait automatiquement contre-passation de ces provisions d’un mois à l’autre. Cela se fait en cochant l'option Rubrique pour provision dans le cadre Comptabilisation de la Fiche rubrique.
Le code calcul rubrique 08 (rubrique 9400 dans le plan de paye standard) permet de calculer une provision pour les CP de l’exercice en cours, par la formule :
Provision CP exercice courant = CPMTN0 / CPJAN0 * (CPJAN0 – CPJPN0)
Le code calcul rubrique 09 (rubrique 9410 dans le plan de paye standard) fait de même pour l’exercice précédent, par la formule :
Provision CP exercice précédent = CPMTN1 / CPJAN1 * (CPJAN1 – CPJPN1)
Le code calcul rubrique 10 existe aussi pour calculer une provision pour charges sociales sur CP. La colonne Nombre ou base de la rubrique portant le code calcul 10 doit être alimentée par un cumul représentant la somme des provisions congés payés (somme des rubriques 9400 et 9410). Sur cette base, on applique un taux qui est fonction du code statistique 1 du salarié. Le taux doit être défini dans des constantes générales ayant un nom de la forme TCSxxx, xxx représentant chaque code statistique 1 possible.
Dans le plan de paye standard, on utilise une autre méthode pour calculer cette provision, au travers de la rubrique 9420 : le montant est calculé par le code calcul 11, soit une division entre deux cumuls PRTOTC et TAUCHA. Le cumul PRTOTC doit être alimenté par l'ensemble des provisions congés payés (somme des rubriques 9400 et 9410). Le cumul TAUCHA donne le taux moyen de charge constaté sur le bulletin, en cumul annuel ; il est calculé par la rubrique 9415, via la formule :
Cumul COTPAA * 100 / Cumul Brut annuel
soit le rapport entre le total des charges patronales depuis le début de l'année et le cumul brut du salarié depuis ce début d'année.
Dans le cas classique du démarrage du progiciel de paye au 1er janvier, il est impératif de saisir, si l’on veut gérer les CP comme décrit ci-dessus dès janvier, les cumuls suivants :
Exemple d’un démarrage au 01/01/2023 :
CPMTN1 Base CP Exercice précédent en francs Cumul des bruts du 01/06/2021 au 31/05/2022
CPJAN1 Nombre de jours de CP acquis exercice précédent CP acquis du 01/06/2021 au 31/05/2022 (en principe, 25 ou 30)
CPJPN1 Nombre de jours de CP déjà pris exercice précédent CP pris du 01/06/2022 au 31/12/2022
CPMTN0 Base CP Exercice en cours en francs Cumul des bruts du 01/06/2022 au 31/12/2022
CPJAN0 Nombre de jours de CP acquis exercice en cours CP acquis du 01/06/2022 au 31/12/2022 (en principe, 14,56 ou 17,50)
CPJPN0 Nombre de jours de CP déjà pris exercice en cours En principe, zéro
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